Comme certains d’entre vous le savent, nous nous lançons avec Yéti dans la compétition de frisbee à niveau international avec un sponsor officiel et sérieux SantéVet, le spécialiste de l’assurance chien et chats.

 

Le frisbee étant un sport qui sollicite pas mal les articulations, je me suis beaucoup renseignée sur l’entretien du chien de sport, notamment en prenant rendez-vous avec le spécialiste de la médecine vétérinaire de sport, à l’école vététarinaire de Maison Alfort, près de Paris. Lors de cette consultation qui a duré trois bons quarts d’heure, un check-up complet de Yéti a été fait : vérification du dos, des aplombs, des allures, du rythme cardiaque… Et le véto m’a donné tout un tas de conseils, que je vous retransmets ici. Bien sûr, ces conseils concernent les chiens adultes (plus d’un an).

Elou au stage frisbee, photo Maxeno

Tout d’abord, pas de panique à propos du frisbee. Si le sport est bien pratiqué et le chien bien entraîné, il n’est pas plus dangereux que l’agility ou le fly-ball. L’ostéopathe m’a d’ailleurs confirmé que Yéti était en parfaite santé.

Voici donc quelques conseils pour ceux qui veulent pratiquer le sport de manière plus intensive avec leur chien (surtout pour les sports qui demandent un effort violent et bref, comme l’agility, le fly-ball, le frisbee, mais aussi pour les sports d’endurance).

Au quotidien
Entraînement au quotidien

Il est très important que le chien soit musclé. Les muscles vont agir comme des coques de protection pour les os. Pas question de lui faire faire 25 km de roller le week-end s’il n’a aucun entraînement régulier la semaine, par exemple. Une à deux heures de balade sont donc recommandées au quotidien, en liberté, pour que le chien puisse aller librement aux trois allures. Un trotting par semaine, pour ceux qui en ont la possibilité, serait une bonne idée (le chien trotte à côté d’un vélo, roller, coureur…). Pas besoin de faire trop long. 15 à 40 minutes selon la taille du chien suffisent. Le trotting permet à la fois de muscler le chien et d’entraîner son coeur.

Helios au cours de frisbee

Alimentation au quotidien.

Je ne parlerai pas du BARF, car je ne m’y connais pas assez. Si vous voulez des info sur ce mode d’alimentation qui consiste à copier l’alimentation naturelle du chien à base notamment de viande crue, rdv sur les sites : http://www.b-a-r-f.com/ et http://www.barf.ch

Pour les chiens qui mangent des croquettes, privilégiez bien sûr le haut-de-gamme. Pas forcément besoin, en revanche, d’aller taper dans les croquettes dites “pour les chiens sportifs”. L’idéal est de prendre deux repas par jour en période d’effort, même pour les petits chiens, car ils sont plus sensibles à l’hypoglycémie. En période d’entraînement, distribuez idéalement 1/3 du repas deux heure avant l’effort, puis le reste 2 heures après. Pour ceux qui ont des grands chiens, ne focalisez pas sur la torsion d’estomac. Si le phénomène est bien réel, rien ne prouve qu’il est lié à un effort physique du chien (de nombreux chiens en sont victimes dans leur sommeil). Dans le doute, et aussi parce que ce n’est pas très confortable pour le chien de courir le ventre plein, on évitera toutefois de donner à manger une grosse quantité juste avant un effort violent. Pour les chiens qui ont tendance à l’embonpoint, afin de créer une sensation de satiété sans augmenter la ration, vous pouvez la compléter avec des haricots, épinards ou courgettes frais ou surgelés (et cuits). Pas en boîte, car la plupart des boîtes contiennent du sel. Les carottes sont peu recommandées car plus caloriques.

Pampa, on a dit “pas les carottes” !

En période active (stages, compétition, entraînement intensif)

Entraînements

Pour les sports forts en intensité et brefs dans le temps (je ne trouve pas de terme pour distinguer ces activités des sports d’endurance), vous pouvez faire jusqu’à 3 entraînements par semaine, deux courts (15 minutes), et un plus long. Il est aussi très important de ne pas épuiser le chien mentalement, et que chaque entraînement reste un plaisir ou un jeu. N’allez donc pas trop loin ! Prévoyez des phases de récupération entre deux efforts.

Echauffement

L’échauffement est indispensable pour que le chien ne se froisse pas un muscle ou n’ait pas de courbatures le lendemain.
Avant un entraînement intensif ou une compétition, proposer au chien de l’eau avec une cuillère à café de miel dedans, pour lui apporter des sucres rapides, et donc de l’énergie.
Faire marcher/trotter le chien 5 à 10 minutes et le laisser faire ses besoins.
Etirer et fléchir les quatre membres du chien, les cervicales, puis lui faire effectuer des torsions pour le dos (twist, huit autour des jambes…). Je vous mettrai bientôt une vidéo sur les étirements.

Avant une compétition ou lors d’un stage intensif, donner régulièrement quelques croquettes 20 minutes après l’effort.

Récupération

Phases de récupération pendant l’entraînement ou un stage :

– Récupération passive. Mettre le chien couché 3 à 5 minutes et le laisser reprendre un rythme cardiaque plus lent. La récupération passive (immobile) est plus rude pour l’organisme, mais elle lui permet d’apprendre à lutter contre les toxines. Cela dit, étant plus dure, elle peut provoquer des courbatures le lendemain. Il est donc judicieux de la pratiquer uniquement si aucun effort n’est prévu pour le lendemain.

– Récupération active. A la fin de l’effort, faire marcher le chien jusqu’à ce que son rythme cardiaque soit maximum 20 % au-dessus de sa valeur au repos.

– Donner à boire.

– Masser les principales masses musculaires (dos, épaules, cuisses)

Boomer à l’agility

Check-up annuels

Pour ceux qui ont l’occasion d’aller à Maison Alfort, une consultation de départ avec un vétérinaire spécialiste vous permettra d’avoir des conseils mieux adaptés à votre chien et à votre sport.

En plus du rendez-vous annuel chez son véto habituel, il peut être utile de consulter un ostéopathe deux fois par an, au début et à la fin de la période de compétition. Pour Yéti, je fais venir une ostéopathe à domicile (Lyon et ses environs), étudiante en fin de cursus, qui est nickel (Amélie Morel : morel.amelie [at] orange.fr) !

Enfin, il existe aussi des ostéopathes vétérinaires, mais étant vétérinaires, ils n’ont pas le droit de se faire de publicité, je n’ai donc pas le droit de les citer sur internet, malheureusement…

Enfin, il peut être judicieux de contracter une assurance santé en cas de pépin (SantéVet est d’ailleurs notre partenaire officiel de frisbee).

Nos partenaires sportifs : Fenril.fr, site de vente de matériel pour chiens de sport, SantéVet : assurance santé pour chiens et chats

15 réponses

  1. Bravo bel article.

    J’ajouterais le site http://www.barf.ch (Tribu Carnivore) qui (à mon sens) est nettement mieux structuré et plus riche en informations que celui que tu mentionnes au sujet du barfing (qui reste quand même le meilleur moyen de fournir une protéine de qualité et hautement assimilable à tous les chiens, d’autant plus important pour le chien sportif).

    Petit doute sur l’utilité du miel vu que le chien ne tire pas son énergie des glucides mais des lipides mais bon, ça ne peut faire de mal une fois de temps à autre mais n’oublions pas que ça favorise les caries.

    Pour finir un grand BRAVO de parler de l’échaffement : combien de propriétaires voit-on encore sortir le chien de la cage pour lui demander l’effort maximum alors que le chien a les muscles froids après une longue attente?

    1. Merci beaucoup pour le site sur le barf. Je savais bien qu’il y en avait un mieux fait, mais je ne le retrouvais pas ! Je vais m’empresser de le rajouter à l’article.
      Pour le miel, je m’étais fait la même réflexion, mais comme c’est un véto spécialiste, le plus reconnu en France, qui me l’a dit, ben je suis les conseils 😉 Pour les caries, le miel en provoque moins que le sucre (c’est pour ça qu’il conseille le miel), parce que c’est du fructose, moins cariogène que le glucose.

  2. j’aime beaucoup ton article, c’est qui que tu as vu à Alfort? Delphine Cléro?

    Pour le BARF au sens strict, il n’est pas du tout adapté au chien de sport et encore moins pour le frisbee : la majorité de l’énergie du chien doit être apporté par les lipides mais dans le cas d’exercices intense et de courte durée le chien a besoin de glucides que l’on ne trouve pas dans le BARF.

    1. Comme je le disais, je n’y connais pas grand-chose en Barf et vraiment un strict minimum en métabolisme canin, c’est pourquoi je ne me prononce pas dessus. Merci pour ton éclairage ! On n’en a pas parlé avec la véto, vu que mes chiennes sont aux croquettes.
      Oui, j’ai vu d’abord le Dr Granjean, puis Delphine Cléro. Très sympa et très pédagogue !

  3. Ouf! Enfin quelqu’un qui aborde les sujets oh combien importants de l’entrainement physique, de l’échauffement et de la récupération après l’effort!

    Quand je vois tous ces chiens en concours d’agility s’élancer sur le parcours immédiatement après avoir quitté leur cage… Et y retourner aussi vite une fois le parcours terminé…

    Surtout quand on vois le niveau de technicité augmenter toujours et encore…

    Bon, heureusement, tous les maîtres ne sont pas comme ça 😉

    Merci Yannick il est temps que les mentalités changent

  4. Bonjour Yannick
    Article très interessant, bravo, cela manquait!
    Juste pour te donner l’info que tu cherchais pour l’intensité et le laps de temps court; il s’agit de la “résistance” à la différence de l'”endurance”. C’est le même principe pour les athlètes 5000m ou sprint.
    Voilà,
    bons entraînements, à bientôt!
    Marc MEUNIER

  5. Coucou Yannick
    Très bel article, comme d’hab.
    Je ne suis pas experte chez le chien, mais au niveau de la nutrition, comme tu l’indiques, il est important de le nourrir après l’effort, dans le but de faciliter l’anabolisme musculaire et d’éviter le catabolisme.
    Par contre je ne vois pas du tout pourquoi faire manger un chien avant l’effort. Outre les potentielles torsions d’estomac, la digestion demande une grande implication du système nerveux autonome, ce qui se traduit par une dépression post prandiale plutôt néfaste lorsque l’on demande un effort à l’animal. Au mieux la digestion est stoppée et le chien travaille avec un bol alimentaire plutôt gênant, au pire, les deux systèmes nerveux (sympathique et parasympathique) se disputent la motricité du chien, impliquant des résultats moindres pour l’activité demandée.
    De plus, lors d’un jeûne un minimum prolongé (je ne sais pas pour le chien, mais chez l’homme en 2H on vide les réserves glucidiques hors celles musculaires), le système endocrinien a tendance à produire des hormones qui tendent à ‘éveiller’ le chien, cad qu’il soit capable de mettre en place un comportement lui permettant de chasser (ou de faire du sport).
    Du coup, un repas en pré-training semble contre productif (sauf si repas spécial avec absorption d’aa facilement assimilable par exemple, mais ça pousse un peu loin).
    N’ayant pas étudié la question en profondeur il me manque peut-être des éléments.
    En saurais-tu un peu plus?
    Merci pour ta réponse.
    Et bonne chance avec Yéti!!!

    1. Salut ! Malheureusement, je ne suis pas véto et je ne fais que retransmettre les propos des plus grands spécialistes du chien de sport en France. J’imagine qu’ils savent ce qu’ils disent, mais je ne saurais pas te dire pourquoi ils m’ont conseillé ça. Le métabolisme canin étant assez différent du métabolisme humain, je suppose que la clé est là… A l’occasion, je leur poserai la question !

  6. Super article, merci beaucoup!
    Vivement un article complémentaire avec des petites vidéos sur comment étirer son chien. Un sujet intéressant également serait la température du chien pendant l’effort (à quel moment le rafraîchir).

  7. Je suis tres perplexe face à la réflexion que le régime barf ne semble pas approprié aux chiens de sport.. il me semble que les canidés sauvages sont parfaitement capables quand ils chassent de faire de belles pointes de vitesse et d’attraper au vol leur proie et heureusement pour eux d’ailleurs.. car leur survie en dépend! et cela fait des milliers d’années que ce régime leur réussit….

    1. REPONSE : Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas ! Jamais il n’a été dit que le BARF ne convient pas aux chiens de sport ! J’ai simplement dit que comme je ne m’y connais pas dans ce domaine, je n’en parlerai pas. J’ai mis des lien vers des sites sérieux, qui vantent les mérites du BARF, et qui pourront renseigner ceux qui le veulent. Mais en aucun cas je n’ai dit que ça ne semblait pas approprié !

  8. Bonjour Yannick.
    Merci pour toutes ces infos.
    Vous avez parlé de faire une vidéo pour les étirements du chien…
    J’aimerai beaucoup savoir comment faire car je vais souvent marcher en montagne et au retour, mon chien est très courbaturé!
    Je ne sais pas trop quoi faire, même si au bout de 24 heures, tout semble disparu, j’ai peur de le blesser à la longue.

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