Parfois, on a des creux de vague, avec nos chiens. Des comportements qu’on croyait résolus réapparaissent, une compétence qu’on pensait acquise s’envole, un chiot bien sage devient un ado pénible, bref, c’est la désillusion, et on se dit qu’on n’y arrivera pas. On est dans la “Vallée de la Mort” (expression vue sur un post facebook récemment : le timing était parfait)

@préparation mentale

Parfois, ça va même plus loin, et on se met à râler facilement contre son chien, à ne plus voir que le négatif, voire même, dans les cas extrêmes, à penser que la vie serait plus facile sans lui, finalement.

Je n’en suis pas là avec Yopp, mais j’en suis arrivée il y a peu à une phase de « mon chien me soûle ». Au frisbee, il se précipite, il court de plus en plus vite malgré mes efforts pour le ralentir depuis 4 ans, et attrape de moins en moins parce qu’il se jette sans faire attention. En agility, j’ai voulu m’entraîner plus pour enfin débloquer certains points, mais un vrai entraînement une à deux fois par semaine, ça fait trop pour lui, et le stress (même positif, l’excitation, en termes vulgarisés) que ça lui procure met plusieurs jours à s’évacuer. (Une activité excitante produit du cortisol dans l’organisme, hormone du stress, qui se répercute sur le comportement. Pour certains chiens, ça ne change rien. D’autres ont vraiment du mal à gérer. Et Yopp est un hyper sensible, donc il monte facilement, même si je travaille le retour au calme avec lui depuis le début). Résultat, un chien de compagnie qui se dégrade, tendu avec les autres mâles, qui écoute à moitié, n’arrive plus à se poser, qui couine en regardant les autres chiens courir (alors que sur le terrain, ça fait vraiment partie de sa vie, de regarder calmement les autres courir), qui se barre pour manger des trucs en balade et revient quand il veut, qui me fixe pour obtenir mon attention de force, même si on a déjà fait plein de trucs ensemble dans la journée… Bref, tous nos acquis qui s’envolent. Après tous les efforts que j’ai fournis !!

Alors je râle, je peste, je fulmine, je deviens de plus en plus intolérante… Et là, d’un coup, je réalise que je vais droit dans le mur. Il est temps de réagir !

Aujourd’hui, je suis remontée dans une phase positive. J’adore mon chien, je trouve qu’il fait plein d’efforts, il est mignon et gentil.

Je ne sais même pas s’il a vraiment changé ou si c’est moi qui ai changé mon regard. Sûrement que l’un a entraîné l’autre.

Comment j’en suis passée d’un état à un autre ? Dans cet article, je vais essayer de partager avec vous ma lente remontée, plutôt que ma chute !

J’ai mis plusieurs stratégies en place.

Attention, de 1 à 4, on va vers le « de plus en plus bizarre », et certains de vous vont peut-être décrocher. Je vous invite à lire quand même, laisser reposer, y réfléchir, et voir si vous pourriez y piocher quelques idées qui vous conviennent. Je ne vous dis pas de faire point par point ce que j’ai fait. Je partage juste et ensuite, à chacun de trouver son chemin !

1/ Reprendre les bases et faire des choix

2/ Mettre des mots sur ce que je ressens, en parler autour de moi à des gens de confiance

La présence de mes amis, qui me connaissent et connaissent Yopp, m’aide à relativiser, à mettre des mots sur ma déception et ma colère, à exprimer mes émotions au lieu de les garder bouillir en moi. Merci à ceux qui m’ont supportée et écoutée pendant mes crises !

J’écris aussi régulièrement dans un carnet sur mes chiens : je décris les faits et les émotions qui sont derrière. Bon, faut dire que j’adore les petits carnets, j’en tiens de toutes sortes depuis peut être 25 ans !

3/ Utiliser des grigris pour me rappeler à quel point je l’aime.

Encore une stratégie très personnelle, mais je me suis fait faire un médaillon « chien » avec une inscription « best dogs, best friends ». Si je l’ai fait faire, c’est parce que j’aime mes chiens, qu’ils font partie de ma famille, qu’ils sont de vrais amis. Et quand j’ai une phase « moins », le porter me rappelle à quel point c’est vrai ! J’ai aussi un petit bracelet “best friend forever” que je mets en concours 🙂

4/ Mettre en place une stratégie de « positive attitude»

Petites étiquettes de qualités

 

 

Mon calendrier de l’avent.  J’ai de la chance qu’on soit en décembre !

Eh bien, la puissance du conditionnement et le mécanisme du cerveau sont assez fascinants, parce que dès le 2e jour de mon calendrier, je trouvais déjà mon chien génial ! Alors j’imagine que toutes les stratégies d’éducation mises en place en amont ont aussi aidé et ont changé son comportement à lui aussi, mais je suis sûre que cette petite manœuvre a aidé mon mental à me focaliser sur les choses positives, et le fait que ça vienne de quelqu’un d’autre que moi a donné plus de poids encore à ces phrases. De la même façon, on me disait tout le temps des choses sympa pour me rassurer (“non mais regarde comme il est mignon. Regarde comme il t’écoute bien, là”), et ça ne marchait pas. Le fait d’avoir fait des effort pour l’écrire, le rendre joli, le mettre en forme, en couleur, etc, bref, mon implication, je suis sûre aussi que ça a aidé…

Enfin, je ne dis pas que c’est une solution qui va marcher pour vous. Et j’avoue que c’est un peu « girly » et cucul, le coup des petits mots jolis dans le calendrier de l’avent. Je n’arrive même pas a croire que ça ait marché pour moi ! Mais les faits sont là !

Tout ça pour dire que quand on a un creux de vague, ça peut être une bonne idée de prendre le temps de s’y pencher, d’analyser les choses, de se faire aider, au lieu de nier le truc et de se dire que c’est comme ça, que ça va passer. Ou pire, de faire l’autruche et de ne pas voir que notre attitude se dégrade et qu’on commence à voir tout en noir. Se forcer à voir ce qui marche plutôt que ce qui ne marche pas, ça n’est pas facile, mais quand on réussit, ensuite le cerveau prend les choses en main et les émotions suivent !

Parce que oui, ça arrive à tout le monde d’avoir des phases où on passe en mode « dark » (en tous cas ça arrive à tous ceux qui ont un chien un peu compliqué et dont ils se préoccupent vraiment), et oui, on peut s’en sortir si on prend les choses en main ! Bon ok, mon problème n’était pas très grave, juste du quotidien qui se dégrade. On ne résoudra sans doute pas tous les problèmes, mais on peut en tous cas sortir la tête de l’eau et voir les choses sous un autre angle.

7 réponses

  1. Mon chiot est propre la nuit mais la journée il fait sur le tapis du salon ça nous agace serait il la faute aux alèse qu’ont met la nuit en cas de pipi pressant ou c’est autre chose ?

    1. Bonjour, votre chiot étant un chiot, je pense que c’est surtout “la faute” de son âge… Un chien ne maîtrise pas bien ses sphyncters avant un certain âge. La nuit, une hormone bloque l’envie d’uriner (comme chez nous, on va moins aux toilettes la nuit que la journée).
      Le fait de faire pipi sur le salon peut être dû aux alèses, oui, mais c’est surtout que c’est plus confortable de faire pipi sur une surface absorbante, ça mouille moins les pattes.
      Il ne sert à rien de vous agacer, et encore moins de le gronder. Il faut le surveiller au maximum, arriver à anticiper, et dès qu’on voit qu’il tourne ou renifle au sol, le porter et vite l’amener dehors. Le récompenser s’il fait dehors (souvent ça lui coupe l’envie, mais au moins il voit qu’il est orienté dehors à chaque fois).
      Surtout ne le grondez pas, vous obtiendrez seulement un chien qui se cache pour faire pipi. i vous n’êtes pas là pour le surveiller, vous pouvez le mettre dans une pièce qui craint moins, comme la cuisine par exemple.
      Vous pourriez enlever le tapis quelques mois le temps qu’il arrive à se retenir et ait compris que vous préfériez qu’il fasse dehors.
      Bref, la propreté demande du temps et de la patience, comme chez les humains. Et sachez qu’un chiot ne fait jamais pipi “pour se venger” ou autre. Il le fait parce qu’il a besoin et n’a pas encore compris qu’il peut demander à sortir. Alors patience et compréhension 😉

  2. Bonjour
    Merci, ça me rassure de vous lire . Je m’explique, nous avons adopté un chiot il y a plusieurs mois déjà. Elle a maintenant 10 mois et j‘ai suivi jusqu’à une dizaine de cours d’éducation. Je l’adore et c’est un amour de chien. Pourtant en balade, je stresse, du coup au moment de sortir une petite angoisse monte en moi! Dommage, j’aimerais tant profiter de ces belles balades. Le problème est qu‘elle est très réactive aux joggeurs, aux vélos, aux trottinettes et certaines personnes, selon leur vêtements ou démarches. Du coup je ne peux pas souvent la laisser sans laisse. J’utilise une longue laisse de 10 mètres quand je me balade en forêt ou en campagne, et que c’est trop fréquenté, mais j’aimerais tellement pouvoir la laisser plus souvent libre.. En plus quand je vois d’autres chiens plus jeunes et qui sont libres, je culpabilise et me dis que c’est moi qui n’arrive pas à lui faire passer ces comportements. Je me dis que je fais quelque chose de faux et qu’avec un meilleur maître, elle serait peut-être déjà habituée aux joggers, aux trottinettes etc. Du coup évidemment ça me décourage et surtout ça me rend triste! Car j’adore ma louloutte.
    J’ai pensé que je devrais commencer à faire du jogging avec elle, peut-être que cela aiderait?

    1. Ca n’aidera pas forcément pour les balades normales, mais parfois le chien réagit moins lorsqu’il court. Donc si c’est le cas ça pourrait vous faire du bien à toutes les deux d’avoir une alternative 🙂

  3. Merci pour ce bel article trouvé tout à fait par hasard en cherchant autre chose. Je n’ai pas encore eu trop de problèmes avec mes chien mais ça pourrait parfois m’aider avec mes ados :)))! En tout cas tout cet amour déployé m’a beaucoup touchée <3!

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