Comme vous le savez, à Canissimo, on est “à fond” dans le frisbee dog et je participe régulièrement à des compétitions nationales et internationales (dernière en date, sélectifs aux championnats du monde Skyhoundz vers Milan. Arrivée 4e en freestyle – et 2e à l’épreuve de distance). Et je peux vous dire qu’il y avait du beau monde ! J’aimerais donc partager mon expérience et aider ceux d’entre vous qui vont bientôt affronter leur première compétition. C’est valable pour le frisbee, mais aussi pour d’autres types de compétitions. En son temps, j’ai aussi fait des concours d’agility avec Pampa, et je pense que tout ça doit aussi marcher pour l’obé-rythmée, le canicross, le flyball… Un petit mot sur le frisbee, quand même : ce sport est pour l’instant très confidentiel, les compétitions en Europe sont donc bon enfant et l’ambiance y est excellente, comme vous le verrez sur la vidéo ci-dessous.

Une compétition, c’est une préparation technique en amont, bien sûr (le chien et le maître doivent être un minimum au point), mais c’est aussi et surtout une gestion physique et mentale le jour J.

Il est rare de trouver une compétition dans son club ou dans le village d’à côté (surtout en frisbee !). Tout commence donc en général par une heure à une journée de voiture ! Ce trajet, s’il est long, fatigue le chien. Je me débrouille toujours pour arriver la veille, voire même l’avant-veille pour les compétitions importantes, afin d’avoir un jour pour permettre au chien de s’acclimater.

Canissimo Road Trip en Suisse, frontière autrichienne

Le plus dur, en tout cas avec Yéti (et avec Pampa aussi), c’est de gérer l’énergie du chien. Le matin, elles sont au taquet, il faut évacuer le trop-plein d’énergie, sinon ça explose dans tous les sens. Yéti va tellement vite qu’elle n’arrive plus à attraper le frisbee et Pampa me faisait un éliminé au 3e obstacle parce qu’elle avait foncé tout droit comme une balle ! Une mise en jambe matinale (quelques petits lancers) et une bonne détente tranquille d’au moins une demi-heure sont indispensables. Il est trop tard pour travailler de nouvelles figures ou des choses qui ne sont pas au point. A vous de décider si vous les incluez ou non dans la choré, mais ne pourrissez pas la tête de votre chien (et la vôtre) avec des choses compliquées le matin de la compète. Pour Pampa, je rajoutais aussi en arrivant au terrain quelques exercices d’obéissance type “au pied”, rappel d’urgence, changements de direction soudains, etc. Yéti, qui a une meilleure écoute naturelle, n’en a pas besoin.

Yéti, toujours à l’écoute. Pratique ! (photo Good Puppy Educazione Cinofila)
Un petit échauffement le matin avant de partir… ((photo Good Puppy Educazione Cinofila)

Une fois cette détente effectuée, je laisse en général le chien se reposer. Yéti préfère dormir dans la voiture, et Pampa, plus collante, aimait mieux rester tranquille avec moi sous la tente (elle n’y dormait pas, mais l’agility demande moins d’énergie mentale que le frisbee, alors ce n’est pas grave). Ah oui, j’oubliais de vous parler de la tente : essentielle pour rassembler toutes vos affaire (gamelles, chaise, caisse du chien, chaussures de rechange, vêtements, goûters…), vous faire un abri contre la pluie ou le soleil, éviter de multiplier les allers-retours à la voiture et avoir son petit cocon bien à soi (le mental : très important, le mental !)

Mon petit QG !

Pendant que les chiens se reposent, c’est moi qui m’échauffe. Je repère le parcours en agility ou je refais ma chorégraphie sans chien en frisbee. Pour l’épreuve de distance, il faut aussi prendre le temps de s’entraîner à lancer sur le terrain, pour tester le vent et s’échauffer l’épaule.

Arrive enfin le grand moment. C’est l’heure d’échauffer les chiens (voir article “entretien du chien de sport”). Dans les compétitions importantes, on passe en général dans l’ordre (pour les autres, c’est l’anarchie totale ! Patience et bonne humeur de rigueur !). Quand il ne reste plus que 3 chiens avant nous, c’est le moment d’aller “faire la queue” devant le terrain. En frisbee, ils annoncent “On the field : Machin. On the deck : Truc. In the hole : Bidule” (en gros, ça veut dire : Sur le terrain, Machin. En attente, Truc. Se prépare : Bidule.” ). Il faut alors gérer l’impatience des chiens dans l’ultime file d’attente. Impatience qui peut d’ailleurs se transformer en lassitude et les éteindre complètement. Heureusement, en frisbee, on peut prendre quelques secondes pour redonner du pep’s à son chien sur le terrain avant de lancer la musique (voir la vidéo ci-dessous, où j’entre en courant sur le terrain). En agility, il faut le faire juste avant de rentrer. D’où l’importance d’avoir des mots-clés déclencheurs qui éveillent instantanément l’attention et la motivation du chien (je ferai un article sur la motivation, un jour), du genre “tu es prêt?”,  “On va jouer ?”, “Et qu’est-ce que c’est ?”

De notre côté, on fait le vide dans sa tête, on se remémore son parcours ou sa chorégraphie, et c’est parti !

Compétition en intérieur en Suisse

En frisbee et en agility, on a 3 ou 4 épreuves dans la même journée (pour le frisbee : freestyle, distance, 2e tour de freestyle), il va donc falloir gérer l’énergie physique et surtout mentale du chien jusqu’au bout. Une bonne sieste entre midi et deux est nécessaire pour les chiens, mais elle doit toujours être contrebalancée avant la deuxième épreuve par une nouvelle détente, sinon le chien est tout ensommeillé et tout ramolli quand il arrive sur le terrain, ou au contraire il part dans tous les sens.

Les épreuves s’enchaînent. En ce qui me concerne, il est de plus en plus dur de conserver l’énergie de Yéti qui estime que deux passages, c’est rigolo, mais trois, ça commence à bien faire… Après chaque passage, je prends bien soin de la faire marcher (même si, en général, tout ce qu’elle veut, c’est rentrer à la voiture) et de la masser légèrement, pour éviter les courbatures.

Dernier passage : Backvault devant le jury. Elle est crevée, mais elle assure le show !

Et puis c’est la fin de journée. On a bien marché ou on s’est plantées, peu importe… Tout ça, c’est derrière nous, de toute façon.

Remise des prix en 2011 : sélectionnée aux chamiponnats du monde

Il ne reste plus qu’à en tirer les enseignements pour la suite, analyser les points faibles, mais aussi les réussites.

On n’oublie pas d’étirer et de masser le chien maximum 1/2h après la dernière épreuve, et c’est déjà l’heure de reprendre la voiture !

Et en bonus, voici une petite vidéo de ma dernière compétition à Milan, pour que vous ressentiez un peu l’ambiance !

Sélectifs championnats du monde Skyhoundz, Milan

Merci à SantéVet (assurance santé chiens et chats), notre partenaire frisbee, sans qui nous ne pourrions pas participer à autant de compétitions !

Merci à Sven Van Driessche, Vincen Martinez, Mark Muir, Salvio Annunziato et Angela Tederke pour leurs bons conseils et leur bonne humeur

Merci à Florent de rester en France pour assurer le gros du travail pendant que je fais mumuse sur les terrains de frisbee d’Europe !

Merci à Camille pour notre beau logo de frisbee

Merci à mes parents qui me gardent ma Pampa pour lui éviter trop de fatigue pendant que je suis en vadrouille !